Les contours flous suggéraient une certaine forme d'idéalisation, une tentative de capturer la beauté et la perfection. Ces deux femmes, c'était Alice et Rose. Elles s'étaient rencontrées à l'université, alors qu'elles étudiaient toutes deux les arts plastiques. Dès le premier jour, elles avaient été attirées l'une par l'autre, non pas par un désir romantique, mais plutôt par une admiration mutuelle pour leurs talents artistiques.
Alice était la première à avoir remarqué la beauté de Rose. Elle se souvenait encore de ce moment, lors d'un cours de dessin, où elle avait vu Rose pour la première fois. Rose était assise devant elle, penchée sur son chevalet, concentrée sur le modèle en face d'elle. Alice avait été frappée par la grâce de ses mouvements, par la façon dont elle maniait son crayon avec assurance. Elle avait immédiatement su qu'elle voulait être son amie. De son côté, Rose avait été intriguée par Alice dès leur première conversation. Elle avait été étonnée par sa vivacité d'esprit, par la façon dont elle voyait le monde de manière créative. Elle avait tout de suite compris qu'elle avait trouvé une âme sœur artistique en Alice.
Au fil des années, leur amitié avait grandi et avait été renforcée par leur passion commune pour l'art. Elles passaient des heures à travailler ensemble dans leur atelier, s'inspirant mutuellement pour créer des œuvres qui capturaient la beauté du monde. Mais un jour, leur amitié avait été mise à l'épreuve. Alice avait été invitée à exposer ses œuvres dans une galerie réputée, une opportunité incroyable pour sa carrière. Mais alors qu'elle s'apprêtait à présenter ses pièces, elle avait réalisé qu'elle avait besoin de l'aide de Rose pour terminer l'une d'entre elles. Elle avait demandé à Rose de l'aider, mais cette dernière avait refusé. Elle avait été jalouse de l'attention que recevait Alice et avait refusé de l'aider. Alice avait été dévastée par cette trahison, et leur amitié avait été brisée. Pourtant, malgré cette trahison, Alice et Rose continuaient de se croiser régulièrement dans les cercles artistiques de la ville. Elles échangeaient des regards furtifs, des sourires tristes, chacune se demandant si leur amitié pourrait jamais être réparée.
Et c'est dans ce contexte que la photographie avait été prise. Un soir, alors qu'elles assistaient toutes deux à une soirée artistique, elles s'étaient retrouvées l'une à côté de l'autre, incapables de se parler ou de se toucher. Mais malgré leur distance, leur complicité était palpable dans la photographie. Elles semblaient s'appuyer l'une sur l'autre, se soutenir mutuellement dans leur quête de perfection. Leur regard fixe transmettait la tristesse, la lassitude, la fatigue face à la perfection illusoire et à la captivité de leur propre image. La photographie avait été prise il y a des années maintenant.
